L’appart

L’université de Narvik (ouaip, y a même une université !) possède 3 ensembles de résidences autour du campus. Le premier est situé tout près du front de mer et loin de tout le reste, les deux autres étant plus haut dans la montagne et loin de tout le reste également. Étant cheap j’ai choisit la moins cher donc celle près de la mer, choix qui pour l’instant s’est avéré judicieux : ici on est en colloc à deux alors que dans les autres j’avais 80% de chance de tomber avec un groupe de 5/7 chinois … d’ailleurs y faudra que j’en reparle un de ces jours des chinois*.

L’appart en soit est un chalet préfab (deux mots que je croyais impossible à réunir), grand, fonctionnel et au loyer quasiment 2 fois le prix de ce que je paie à montréal. D’ailleurs tout ici est deux fois le prix de partout ailleurs dans le monde, mais ceci sera le sujet d’un prochain article.

Au grand jeu de la loterie de la colloc j’ai donc pioché la carte « true viking of steal » : Sivert, carnivore et grand joueur de WOW devant l’éternel, passant donc une grande partie de son temps à hiberner dans sa chambre à décapsuler des têtes d’orcs mais semblant également avoir une vie pas mal active à la fac aussi. En bref et pour finir de résumer le personnage, il est super sympa, bilingue anglais donc aucun pb pour la communication, à plein de potes viking comme lui qui savent descendre la vodka** et est aussi sensible que moi sur le ménage … ce qui veut dire « pas vraiment».

Vue depuis ma chambre par temps dégagé, ce qui n'arrive pas beaucoup ces derniers temps.

Ma Cabane.

(*) note sur les chinois du coin : si vous avez lu l’article sur la fête nationale vous avez pas pu manquer les RUSS et leurs minivans, en bref l’histoire veut qu’en norvégien « bière » et « JO » se prononcent presque pareil. Certains futurs étudiants idéalistes, aspirants à un monde meilleur où le tibet serait (enfin) libre et la moquette légalisée, avaient jugé inspiré de brandir des banderoles (et des minivans) avec des phrases du genre « oui à la bière /non aux JO » ce qui avait, je dois l’avouer, un certain effet de style. Chemin faisant dans la ville ils ont donc été logiquement attaqué par la population mandariniste du coin … une baston mémorable à laquelle je n’ai malheureusement pas assisté pour compter les points.

(**) Contrairement à moi, du moins pas pour l’instant. Mais ceci est une anecdote que je ne raconterais pas sur ce blog.

Narvik

Parlons maintenant de Narvik, ma ville d'accueil durant ces 4 prochains mois.

Narvik est un village norvégien typique de 20000 âmes. Comme tout village norvégien typique il est entouré par son quota de fjords glacés, de terrains accidentés et de montagnes aux sommets perpétuellements enneigés. Les habitants sont acceuillants, disons spécialement les universitaires, et ils écoutent du rock vieux de 10 ans sur les charts américains (du "bon vieux rock" quoi). Politiquement, Narvik fait partit du comté de Nordland qui appartient lui même à la région des Ofotens.

Narvik et ses maisons colorées.

Mais la particularité de Narvik, mis à part le fait d'avoir été vitrifié à multiples reprises durant la seconde guerre mondiale pour sa position statégique en europe du nord et pour ses mines de fer, est que la ville est située au nord du 68ème parrallèle : le cercle polaire. Position géographique qui permet aux astronomes du coin d'avoir environ 6 mois pour fait leur observations du ciel et le reste pour les traiter. Elle permet également l'observation d'un phénomène dont j'ai déjà précédement rapidement parlé, le soleil de minuit : à l'approche de l'horizon le soleil devient rouge écarlate et remonte progressivement dans le ciel. Pour l'instant le soleil raze l'horizon trop bas ce qui donne lieu à des coucher de soleil du feu de Dieu ...

Coucher de soleil sur le Fjord.

Port de Narvik, sur le chemin pour aller à ScanCell.

Toujours sur le chemin pour ScanCell, la ballade me prend 30 min.

Bon ca devrait suffir à vous écoeurer, vous avez tous compris que j'ai une vue magnifique et que les coucher de soleil sont majestueux.

Fête Nationale

À chaque pays sa fête nationale, en norvège elle à lieu dans le coin du 17 Mai. Outre le fait qu'elle permet chaque année aux recrues du service militaire obligatoire de parader en uniformes impeccables, elle sert également de prétexte à tout les lycéens finissant leur secondaire d'entamer le "RUSS", processus initatique en vue d'intégrer les grandes universitées qui doit les conduires loin de chez eux et de leurs parents (tiens, ca me rappel quelquechose ca!).

Pour résumer cette journée en quelques mots on pourra retenir ici que l'ambiance était chaleureuse, le temps relativement clément (il neigeait sur Oslo) et l'alcool fort.

Jeunes recrues aux regards vif.

Et une fanfare, une!

Lycéen finissant et étudiant en devenir, le RUSS est facilement reconnaissable à son pantalon baggie de couleur flash (rouge, bleu ou noir) qui représente le type d'enseignement qu'il a recu.

Il faut le voir pour le croire mais ces trucs roulaient vraiment.

Et un Dj monté sur remorque, un!

Les pimp du coin.

Après le Dj, le band de rock.

Une journée sans nuit

Le truc cool avec les insomnies au nord du 68eme parrallèle c'est que, durant l'été, on peut se balader la nuit comme en plein jour. En fait on peut tout faire, séchage de linge y compris, surtout maintenant que la tempête de neige est partie. La présence continue du soleil pendant 19h (en ce moment, sans compter les 5h de coucher de soleil) permet une poussée fulgurante des bourgeons dans les rares arbres du coin et une sublimation tout aussi rapide de l'eau cristallisé qui traine encore au sommet des nombreuses montagnes qui entourent Narvik.

Le défit survient lorsque les rideaux de votre chambre étudiante sont à peine plus épais qu'une feuille de papier, ce qui rend forcement leur utilitée quasi-nulle. Question : combien de temps le corps met-il à s'adapter à ce genre de perturbation? Réponse : d'après mon expérience actuelle, au moins 5 jours. Là où ca devient intéressant c'est quand vous commencez à travailler sur un shift de nuit où, forcement, il fait jour ... pas très facile de vous y retrouvez lorsque vous prenez votre pause repas à 2h30 du mat' et que le soleil brille bien haut :)

D'ailleurs il se fait 12h29, faut que j'aille me coucher, bon/bonne journée/nuit/autre ...

Un chemin, entre chez moi et les vues qui suivent.

La lune (sisi, en tout petit en haut).

Direction nord-ouest, pas loin de chez moi.

Direction Sud.

Direction Ouest, un coucher de soleil (pendant qu'il y en a encore).

Premier jour

Petit compte rendu à la veille de la première journée passée à Narvik, charmant petit village Norvégien où apparemment le soleil ne se couche jamais.

Pour se rendre jusque là depuis montréal, le voyage, qui a duré une bonne trentaine d’heures, a été ponctué par de longues siestes dans plusieurs aéroports européens et par la clémence des employés aux guichets des compagnies aériennes qui ne m’ont pas compté mon (gros) surpoids de baggage. Le seul moment à retenir reste l’approche d’Evenes, à bord d'un petit appareil baptisé le "viking borgne", au passage du 68eme parallèle où le soleil couchant arrête soudain sa course descendante pour remonter progressivement en une boulle de feu rouge dans la soupe de nuages qui couvre tout le paysage … phénomène appelé "soleil de minuit" que je tenterais d’immortaliser dès que le ciel se dégagera.

Comme mentionné plus haut, le ciel est resté très nuageux depuis que je suis arrivé. Il est donc absolument impossible de contempler le paysage environnant qui est apparemment très riches en montagnes enneigées. Neige qui continue justement de tomber abondament et de facon horizontale au moment ou j’écris ces quelques lignes.

Vue à deux pas de chez moi pendant une accalmie.