C'est d'ailleurs grâce à ce dernier que j'ai eu la chance de couvrir le
Bukta Festival de
Tromsø le weekend passé. C'est aussi grâce à ses talents j'ai pu passer 25 minutes en entrevue avec
Robert Trujillo, bassiste de
Metallica, en Septembre dernier.
William, sache que si je n'était pas convaincu de la virulence de mon hétérosexualité, je pense que je t'aurais déjà demandé en mariage depuis longtemps :)
Mais le
Bukta, c'est quoi? Commençons par 3 chiffres : 3 jours, 31 groupes, 21000 personnes. Après sa création en 2004 il est rapidement devenu LE festival annuel du grand nord Scandinave, soutenu continuellement et a bout de bras par une horde de bénévoles. Sa devise est simple :
bière, rock'n roll et poisson séché.
Mais au lieu de vous faire un
blabla sur la qualité des différents shows auxquels j'ai pu assisté (de toute façon il faudra bien que je produise mon article pour le Polyscope à un moment donné) j'ai décidé d'être immersif en vous plongeant directement dans l'ambiance au travers des différentes anecdotes qui font du
Bukta un rendez-vous unique au monde.
1) La météo : une journée et demi de ciel bleu sur trois jours de shows, je peux m'estimer heureux. C'est vrai que c'est toujours moins marrant avec de la pluie ... mais en même temps ca ajoute tellement de charme aux courtes périodes de clémence climatique.
Photo 1 : la pluie et le beau temps sur Tromsø
2) Le lancé de bière, sport national : les norvégiens, au moins ceux du grand nord, sont définitivement des rednecks wanabe. Sans rentrer dans les détails de ce que la consommation de boisson alcoolisée peu vous faire réaliser comme exploit, je dirais simplement que les locaux ont trouvé un moyen bien à eux de se débarrasser de leur fond de bière ... et de la pinte en plastique recyclable qui vient avec (voir figure 1).
Figure 1 : Par ici la bière se vend en pinte (demi-litre), dans un contenant en plastique jetable d'une forme agréablement aérodynamique. Partant de ce constat il est facile d'imaginer la suite. Une fois son verre presque vide et au lieu de chercher la poubelle la plus proche, le norvégien imbibé décide généralement de donner un swing à bout de bras à son gobelet afin de l'envoyer suivant une trajectoire parabolique dans une direction aléatoire. Splash. Mais bien entendu il existe des parades (voir figure 2).
Figure 2 : Suite de la figure précédente. Il toutefois possible d'éviter le transfère de quantité de mouvement fatal si le projectile s'en vient dans votre direction. Pour cela il suffit d'un minimum d'attention et d'agilité dans la pratique du volleyball. En bref, un bon high-five dans le fond du récipient vous évitera bien du tracas ... et tant pis pour vos voisins.
Alors oui, c'est totalement immature et pas forcement toujours très marrant. Surtout quand on ne voit pas venir le tir direct. J'ai quand même découvert à mes dépend que c'est moins dangereux d'en prendre une sur la tête que de se situer autour à ce moment là. Spécialement quand on se situe dans le pit photo. Oui, j'avais peut-être le dos trempé ... mais au moins je devais être le seul de mes compatriotes photographes à avoir conservé mon appareil sec :)
3) Le concept de "Foule Champignon" : celui-la est plutôt exotique. "Champignon" vient simplement de la répartition de la foule norvégienne pendant les concerts (voir figure 3). Si la zone 1 est toujours remplie de fêtard devant l'éternel et la zone 2 pleine d'un publique plus calme ... la zone 3 est restée perpétuellement vide. Difficile à comprendre vue que celle-ci jouissait pourtant d'une bonne vue sur la scène. Sans doute une trop grosse proximité avec le massif système de sons. À explorer.
Figure 3 : foule champignon, la scène est en noire et le publique dans les limites intérieures du contour rouge.
Je tiens a souligner au passage l'esprit festif et participatif du norvégien moyen durant les shows. Jamais désagréable même en étant complètement sec. Une leçon pour le publique montréalais que j'ai souvent l'occasion de rencontrer et qui est, lui, davantage reconnu pour son penchant "plus stone tu meurt".
4) Les Norvégiennes : aucune surprise par ici, je pense que je suis tombé amoureux au moins 10 fois par jours.
5) Toi aussi, mange ton poisson cru : coutume ancestrale du coin dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler dans plusieurs de mes précédentes interventions, la pêche est une des (la?) grandes passions norvégiens. Avant même l'invention des turbo-congélateurs embarqués, alors même qu'Éric le Rouge régnait sur le nord de l'Europe, il leur a bien fallu trouver un moyen de conserver sur le long terme cette nourriture abondante. Une solution simple : fait donc sécher ton poisson mon ami, en plus ca rehausse le gout! Une tradition qui se conserve encore aujourd'hui. Ça devient vraiment folklorique quand il s'agit de battre la dite carcasse à grands coups de marteau histoire de la ramollir avant de la manger.
Photo 2 : Le repas est servi. C'est gratuit tant que vous arrivez a taper suffisamment fort dessus pour rendre le tout à nouveau comestible. Et croyez moi, c'est pas de la tarte!
Photo 3 : une alternative, le fish & ship. Ca passe bien aussi ...
6) Absence de pilosité chez les hommes du nord : les vikings norvégiens n'ont rien de l'image romancée qu'on en dessine. Cheveux court, blond ou brin clair, aucune barbe (ou presque) à l'horizon. Autant vous dire qu'avec ma tignasse et ma moquette faciale je suis difficilement passée inaperçu. Très pratique pour faire de nouvelles rencontres et profiter de l'accueil aussi chaleureux que légendaire des habitant(e)s de la région. Ce blog étant ouvert à un publique mineure je m'arrêterais ici sur les détails (voir anecdote numéro 4) :)
7) Cigarette(s) : une des grandes surprises et sans doute la seule vraie déception de ma rencontre avec les foules festives norvégiennes. À force de vivre au canada où la mode de se détruire les poumons à grands renforts de goudron est passée depuis longtemps, on fini par s'habituer à ne plus subir les tendances suicidaires de ses voisins. Moi qui croyait jusqu'ici que les Scandinaves préféraient mâcher leur tabac plutôt que de le faire bruler. Ils sont partout, ils sont envahissant, ils sont désagréables, ils tuent.
Photo 4 : omnipresente ...
8) Les Shows : et pour finir sur une note totalement positive, les photos que vous attendez (sans doute) tous. Directement depuis le pit photo, à moins de 2 mètres de l'action, voici un petit extrait en images du Bulkta Open Air Festival cuvée 2010 ...
Photo 5 :
The Disciplines, en écoute
ICI.
Photo 6 : The Disciplines, encore.
Photo 7 :
Hayseed Dixie, groupe US de
bluegrass, plus belle découverte de ce festival. En écoute
ICI.
Photo 8 :
Mew, âpres les avoir manqué sur Montréal l'année passée. Ça s'écoute
ICI.
Photo 10 :
Danko Jones, seul représentant canadien du festival. Aussi le seul groupe fair-play au point de mettre le feu au publique en faisant la promo des groupe suivants de la journée. Efficace et furieusement entrainant. Ça s'écoute par
ICI.
Photo 11 :
Jim Jones Revue, ca s'écoute dans ce coin
LA.
Photo 12 :
Datarock, rien a dire. Juste complètement fou. Ça s'écoute
ICI.
Photo 13 : Datarock, encore.
Photo 14 : La foule festive rassemblée.
Photo 15 :
Dinosaur Jr, les vieux de la vieille, en écoute par
ICI.
Photo 16 :
Hellbillies, en écoute
ICI.
Photo 17 :
Juliette Lewis, actrice et chanteuse, un show sous le signe de l'amour et de l'abus de LSD. En écoute par
ICI.
Photo 18 : Juliette Lewis, encore.
Photo 19 :
Turdus Musicus, métal norvégien énergique. Ça saute dans tous les sens et ca s'écoute par
ICI.
Photo 20 :
Turdus Musicus, au milieu de la foule.
Photo 21 :
Sivert Høyem, le final qui attire les foules en délire. En écoute
ICI.
Photo 22 : Sivert Høyem, encore.