Wednesday, June 30, 2010

Skrovkjosen fjord

À l'attention du lecteur régulier : non, ce post là n'est ni mélancolique, ni rempli de désespoir lyrique. Après avoir agréablement surfé sur la vague de votre empathie depuis le début de la semaine (merci pour les messages) me voilà renaitre façon phénix. Car oui, depuis dimanche dernier le vent a eu le temps de changer de sens en repoussant la masse nuageuse vers l'océan le temps d'une journée. Alors bon, fatalement, le répit météorologique a pas duré bien longtemps ... mais c'était largement suffisant pour une belle aventure.

Photo 1 : Ciel presque bleu, aucun vent. Surprenant et très agréable. Ça c'était les conditions météo de mardi matin. Partant de là il est facile de s'imaginer pourquoi le trajet pédestre pour me rendre au boulot m'a pris deux fois plus de temps que d'habitude :)

Skrovkjosen: départ vers 17h, en voiture*, direction Sud. Plus précisément direction le premier traversier sur la seule route qui parcours le nord de la Norvège à partir de Trondheim. C'est donc avec une équipée pleine de français (et un norvégien) que je me retrouve entassé dans la grosse boite à sardines qu'est le SUV de Marion (pour ne pas la nommer). Ciel gris. Un temps relativement long en voiture et deux écoutages d'un album de Goldman plus tard ... nous voilà arrivé à destination. Ciel bleu. S'en suit une ascension tranquille, ponctué d'un grand nombre de pauses, boites de cookies à la main et drapeau Breton dans le sac. Et forcement la pub n'était pas mensongère : grosse claque une fois arrivé au sommet. C'est grand, c'est beau, c'est efficace. Adieu nostalgie et bonjour étoiles plein les yeux sur fond de soleil couchant.

Photo 2 : 1h15 de trajet pour aller de Narvik (en haut à droite) à Skrovkjosen. Ça parait tellement près sur une carte, et puis non. Les routes sinueuses et les paysages qui vont avec font aussi partit du charme de la région. Belle illustration du "pourquoi mes grandes ballades de fin de semaines commencent toujours par environ 8h de bus" :)

Photo 3 : vue sur le fjord de Kjelkvik (sud) pendant la montée.

Photo 4 : Kairn, pas loin du sommet.

Photo 5 : vue sur le sommet, et Barøya Island.

Photo 6 : le fjord de Skrovkjosen.

Photo 7 : Albert le køålæ, identique à lui-même.

Photo 8 : Marion en mode "pause thé" au sommet. Une fort bonne idée de Kai (c'est le norvégien) et son thermos géant.

Photo 9 : Kai et sa passion ancestrale pour le lancé de roches, faute de tronc. Sacré viking va!

Photo 10 : un Breton au sommet.

Photo 11 : Panorama au dessus des fjords de Kjelkvik et Skrovkjosen.

Photo 12 : Panorama un peu plus loin sur la crête au dessus du fjord Skrovkjosen.

Photo 13 : Panorama sur fond de soleil couchant pendant le trajet du retour vers 23h.

(*) Oui, cette ballade était motorisée, une fois de plus. Alléluia vu qu'aucun bus ne se rend dans ce coin là. Merci encore a Marion pour l'idée! C'est aussi grâce à son insistance que vous avez le loisir de lire ce texte aussi tôt. Ça me fait penser qu'il faudrait que je lui rappel qu'elle est en retard sur son récit de Nouvelle-Zélande aussi :)

Sunday, June 27, 2010

Perspectives ...

Coup de gueule: 5 semaines de passées et 8 restantes dans mon exil. Oui, je commence à les compter, et parfois même à franchement me demander ce que je fais ici, au nord du monde. Loin de tout. Coincé dans une petite ville remplie de chalets colorés et de vieux bunkers gris. Entouré de locaux franchement pas tous chaleureux. Sous les lueurs d'un soleil éternel.

Mais alors pourquoi être revenu ici? Bonne question. Beaucoup de nostalgie de mon précédent séjour sans doute. Mais maintenant que j'ai fais le déplacement et que j'habite dans ce qui est, sans  aucuns doutes, une des plus belles régions du monde, me voilà condamné à une retraite monastique. Le tout à cause de conditions météo vraiment dégueulasses. Petit apercu : la température n'a jamais dépassé les 14 degrés celsius et je n'ai jamais assisté à deux jours consécutifs où le ciel bleu a percé au travers de l'épaisse couche nuageuse. La pire saison des trois dernières décennies d'après le folklore local. Comme une excuse sortie à demi-mot parce qu'on y croit pas trop. Le genre de lieu commun attrape-touriste aussi banal que navrant.

Alors oui, parfois je déprime. Peut-être même que j'en fais trop. Si seulement je pouvais avoir une connexion internet d'une vitesse décente.

Photo 1: contenu de mon sac de voyage éventré juste avant de prendre la route jeudi dernier. Prêt à manquer une journée de boulot après avoir travaillé plus de 65 heures en 4 jours. Le réveil réglé pour un réveil matinal histoire de monter dans le 1er bus, direction : le paradis.

Photo 2: ... et puis finalement non.

Photo 3: Exemple de consolation de la présence de nuages. Vue depuis ma fenêtre vers minuit. Oui, c'est beau. Le problème c'est que ca arrive uniquement quand la couche nuageuse est pas trop épaisse. Ça veut dire une seule fois dans les deux dernières semaines.

Photo 4: wow, j'avais presque oublié la couleur du ciel.

Sunday, June 20, 2010

Depuis mon bureau

Pour bien commencer ce message : bonne fête à tous les papas (surtout le mien, de toute façon c'est lui le plus fort, na!).

Environnement de travail : oui, en effet, si je suis venu en Norvège c'est aussi pour travailler. Parfois beaucoup et parfois moins, dépendamment du sens du vent et de la météo, entre 7 et 14h par jour. Mais je me plains pas, ca paie bien et quelque-part je contribue à sauver la planète ... mais surtout ca paie bien. En même temps ca va de pair avec la géographie extrême de l'endroit. Si seulement la météo pouvait se montrer un peu plus généreuse :)

Photo 1: mon deuxième bureau. Après avoir été éjecté du premier pour cause de remaniement des équipes me voila tranquille à l'autre bout de la boite. Pas de cubicule mais une vrai pièce, 2 pc et 3 écran ... woot!

Photo 2: À défaut de carte d'affaire il fallait improviser. Ceci est donc ma porte.

Photo 3: Okay, le Red Bull était vide quand je suis tombé dessus, c'était juste pour mettre l'emphase du mon étonnement. 450 ml d'extrait d'hormones de taureau, heu, on meurt pas si on boit ca tout d'un coup là?

Photo 4: Pour conclure, ceci est la seule photo exterieure de ma fin de semaine. À la fois pour illustrer la présence de l'industrie poissonnière du coin et souligner la voluptueuse couche nuageuse qui berce la région depuis plus d'une semaine maintenant.

Friday, June 18, 2010

Cohabitation & histoires de logement

Pas d'aventure en vue pour cette fin de semaine. Le temps exécrable et le manque de bus de la basse saison vont me forcer a rester bloquer au port. Tant mieux, j'avais tout plein d'autres trucs a raconter ...

Nouvel arrivant à l'appart : joie et petits anges tout nus courant partout, j'ai un compagnon de route pour la suite de mon séjour. Okay, quand je dis "de route" ca reste imagé. Il risque pas de beaucoup bouger ni de vraiment me tenir la conversation ... même si on parle le même langage. Tadamm!!

Photo 1 : Oui, ceci est un piano (yéé). Récupéré pour pas un rond auprès d'un membre de l'équipe technologique de Scancell (Jon) après une tentative raté d'en obtenir un premier par des moyens détournés. Remarquez, comme d'hab, les couleurs du ciel de minuit dans le background :)

Changement d'environnement : parlons peinture maintenant. Non vous ne pourrez pas échapper une fois de plus à ma critique constructive de certaines traditions norvégiennes. Après avoir été récemment sollicité pour mes non-compétences en décoration immobilière extérieur j'ai commence a jeter un coup d'œil  plus attentif a la symphonie de couleurs qu'offre la petite ville de Narvik. Oh surprise, la encore c'est comme porter des chaussettes dans des tongs (métaphore douteuse, possiblement) : y a rien qui match et quand tu en a vu une tu les as toutes vues. Ma première conclusion : trop de couleur tue la couleur et fait saigner les yeux. La surprise survient quand je surprend mes voisins a repeindre leur bâtisse (précédemment toit rouge et murs orange) en un mélange gris clair en noir. Et la, c'est le drame ... c'était quand même moins triste avant. Échec.

Photo 2 : encore les couleurs du ciel, éclairant le laborieux travail des peintres en bâtiment du coin.

Les toits en herbe : c'est définitif, j'en veux un moi aussi. Ça et un mouton acrobatique pour le tondre sans efforts.

Photo 3 : nostalgie de mon aventure dans le coin de Bleik (Andøya island) il y a deux ans.

Dans un prochain post : Petit blabla sur l'appart sur la job. On s'occupe comme on peut :)

Sunday, June 13, 2010

Ballade de la fin de semaine : Beisfjord

Jumping into puddles : ou littéralement "se jeter dans des flaques d'eau". Nuages gris et pluie en quantité abondante, voilà à quoi devait ressembler ma fin de semaine à en croire la météo Norvégienne. Fort heureusement pour moi ces prévisions plus qu'aléatoires ont tournées en ma faveur cette fois-ci, renversant ainsi presque équitablement le karma de ma mésaventure d'Henningsvaer de la semaine dernière (cf post précédent). Pour ceux qui me posaient la question, le site que je consulte s'appelle yr.no comme dans "Norwegian Meteorological Institute", se targuant de leur 70 ans d'expertise dans le domaine et d'une utilisation hebdomadaire par plus de 80% de la population Norvégienne. En même temps on va pas (trop) leur en vouloir ... au moins c'est gratuit, on sait dans quoi on s'engage en leur faisant confiance*.

Mais trêve de mauvais esprit sur les sciences presque exactes. L'absence de rideau d'eau samedi m'a donc permis de sortir le bout de mon nez dehors pour mieux hijacker la voiture d'une certaine franco-norvégienne. Adieu l'enfermement monastique de mon appartement pour la journée et bonjour les étendues sauvages scandinaves! Marche avant toute, direction : Beisfjord.

  Photo 1 : Beisfjord, à 30 minutes de route sinueuse de Narvik, encore un coin aussi magique que complètement perdu (l'un ajoutant au charme de l'autre, bien entendu).

  Photo 2 : Petite marche le long de la rivière à saumons de Beisfjord dont une grande partie (non montrée sur les photos) est artificielle, supposément la plus grande installation du genre en Norvège.

  Photo 3 : Perdu entre les sommets de Beisfjord.

  Photo 4 : Beisfjord, damn je voudrais pas être un saumon pour devoir remonter ca ...

  Photo 5 : C'est fou la quantité d'eau que peut débiter ce fjord :p

  Photo 6 : Petite vue sur l'engin qui nous a permis de nous déplacer ce jour là. Okay, ca à l'air facile de traverser un pont comme ca ... mais je peux vous assurer que la conductrice avait vraiment pas la conscience tranquille pendant que je jouais les paparazzis :)

  Photo 7 : Beisfjord, direction Est.

  Photo 8 : Beisfjord, direction Ouest sur la rivière à saumons.

En résumé : une très belle ballade au cours de l'après-midi, les pieds dans la mousse humide et la tête entre les sommets aux neiges éternelles. Une nouvelle rencontre de la nature Norvégienne à proximité de Narvik qui sonne bon comme l'annonce du retour des road-trip spontanés d'il y a deux ans, sans les gaufres cette fois-ci :)

  Photo 9 : Rencontre inattendue sur le chemin du retour. C'est fou ce que quatre planches de bois et du vieux vernis peuvent avoir comme effet nostalgique sur les gens (moi, ici). Pour peu je serais presque jaloux de son propriétaire qui se reconnaitra en lisant ce message. C'est là que je me rend compte que ca doit bien faire 4 ans que je suis pas monté sur une embarcation à voile ...

(*) Pour chercher quand même à défendre un peu le système de prévisions météo Norvégien : avouons quand même que j'habite dans un coin relativement sauvage, extrême et totalement coupé du reste du monde :p