ScanCell & REC Solar

ScanCell, filière de production de cellules solaires du groupe REC, est la boite où je bosse depuis le début de l'été et dont j'ai déjà parlé plusieurs fois dans mes précédents posts. Preuve vivante que le marché des énergies renouvellables est en pleine expansion, même dans les coin les plus perdu du monde, ScanCell est un bolide lancé sur l'autoroute de la croissance prolifique.

RECSolar, parmi les premiers fournisseurs de cellules solaires aux usa et dans plusieurs autres pays un peu partout dans le monde, en passe d'ouvrir une unité de production massive à singapour d'ici 2010.

L'ambiance est bonne et l'esprit très club-med, le ciel bleu en moins. ScanCell pend un soin particulier de tous ses employés, depuis la chaine de production jusqu'aux plus hauts niveaux administratifs. Pour s'en convaincre il suffit juste de jetter un coup d'oeil aux salaires. Mais la contrepartie à également ses désavantages : il faut savoir répondre présents à tous moments durant les périodes de crises. Ceci incluant être prévenu à la dernière minute pour venir travailler des we entiers* pour pouvoir fournir les précieux résultats de mesures le lundi suivant ou bien rappeler en urgence une des responsables yield en vacances à Oslo (ma responsable de stage, qui se trouve être enceinte à un stade asser avancé).

Classe américaine obligatoire dans les salles blanches.

(*) Oui, j'ai en effet travaillé 65h la semaine passé, payé 100, ceci incluant une bonne partie du we. Le tout en ayant le temps de faire deux soirées de cricket, une de poker et une scéance intensive de squash. Comme le temps est particulièrement moche et la paie dérisoirement élevé je vais surtout pas chercher à me plaindre ... curieusement j'en ai même redemandé.

Cricket

Lundi, journée des grands changements. J'ai enfin quitté la chaine de production de cellules solaires de ScanCell pour aller travailler dans les laboratoires sur la nouvelle ligne, endroit absolument impressionnant mais dont je ne pourrais malheureusement pas afficher de photos ici. Je suis pas loin d'avoir mon propre bureau. En tout cas je suis loin de me tourner les pouces.

Comme le temps était relativement clément hier soir j'ai été invité par les ingénieurs de la boite à une partie d'initiation de cricket. Sisi, le sport aux règles incompréhensibles et dont les games durent sur plusieurs jours. Au final, après m'être déboité une épaule à essayer de lancer la balle correctement et avoir courru partout pour rattraper celles des autres, je pense avoir saisi l'esprit du jeu et mérité une bonne nuit de sommeil en attendant la revanche prévue pour vendredi soir.

Nothin' important happen today

Nan, vraiment aujourd'hui il ne s'est absolument rien passé. Rien mis à part m'être levé cet après midi avec une quantité substancielle de vodka résiduelle dans le sang après avoir fêté la remise des salaires hier soir et, tout en engloutissant une tasse d'un combo glace vanille/crüsli, ai fini par regarder le dernier épisode de la dernière saison d'xfiles*. Pendant tout ce temps là, le colloc viking paquait le contenu de sa chambre (ou presque) dans sa voiture pour s'en aller retrouver sa famille et son job d'été encore plus au nord, ce que je soupsonne être une excuse pour embarquer sur un drakkar avec ses potes histoire de revivre la grande époque. C'est après une franche et solide poignée de mains en gise d'au-revoir que je me rend compte qu'il m'a laissé un frigo rempli avec carte blanche pour le vider ... cool. Soudain les portes de mon horizon s'élagissent et je me rend compte que je vais manger autre chose que des pates/dinde pendant quelques jours**.

Et comme toujours la météo est une science totalement innexacte et au lieu d'un orage on a un beau ciel bleu, ce qui me fait envisager de vendre une partie de mon foie ou bien un échantillon de moelle épinière histoire d'acheter une voiture et pouvoir bruler de la route dans ce qui semble être le paradis sur terre tout autour de Narvik. En attendant j'ai quand même profité du temps pour aller faire une ballade sur le bord de mer ce qui à donné lieu à ces clichés ...

Cabanes de pêcheur au bord du Fjord.

Version évoluée et habitable des cabanes de pêcheur, le genre de coin où on croise tout les norvégien de la région autour d'un barbecue familiale à tous les moments du weekend.

Le bout de la route, ou "railway to hell", à la pointe sud de Narvik. C'est pas vraiment un coin censé être accessible vu le nombre de panneaux d'interdiction d'accès à l'aérodrome et au site de LKAB que j'ai croisé, mais la vue était sympa et l'endroi complètement désert.

(*) Ce qui, je dois l'avouer, ne m'a apporté absolument aucun réconfort et n'a fait qu'empirer mon mal de tête tellement les deux dernières saisons sont incomparablement mauvaises en regard des précédentes.

(**) Ai-je déjà précisé que le coût de la vie est vraiment vraiment (mais vraiment) super élevé, genre 20$ la bière dans les bars. Fausse excuse, en fait je mange des pates même quand je suis à montréal anyway ...

Midnight Sun

Le ciel était couvert de gros nuages immobiles en altitude, surplombants une couche plus filandreuse au déplacement rapide et chargée de pluie. Bref, le temps le plus moche qu'on ai eu depuis deux semaines. Pourtant j'avais décidé de finir mon ascension du mont narvikfjellet ce jour là, aller savoir pourquoi. À première vue c'était certain que j'allais me faire rincer durant toute la montée en voyant les rideaux d'eau foncer droit sur Narvik. Mais j'ai quand même fait mon sac ...

La pente était raide, l'air humide et les gouttes de pluie miraculeusement abscentes. Du Hans Zimmer sur les oreils tout du long a aidé à créer un sentiment de plénitude alors que le ciel s'embrasait progressivement. Difficile de décrire ce qu'on ressent une fois arrivé au sommet. Le temps s'arrête, tout simplement. À l'approche de minuit la température chutte brusquement et un épais nuage de condensation monte le long des montagnes. Le soleil de minuit, lui, arrive quelques minutes plus tard, transition direct entre un coucher et un lever de soleil.

Ville de Narvik (à droite) et village d'Ankenes (à gauche) avec au milieu le complexe portuaire/minier/ferroviaire LKAB sur un fond de soleil couchant. Au loin on peut voir le début des Lofotens.

Albert lui aussi était de la partie, après l'avoir oublié en partant à boston je pouvais pas lui faire le coup deux fois de suite ...

Minuit pile au dessus de Narvik, lors de la descente.

Snus

Phénomène de société, le snus est simplement de la poudre de tabac humide que l'on met entre la gencive et la lèvre supérieur et que l'on laisse infuser là pendant le temps qu'on veut. Il possède les mêmes propriétées addictive que le tabac fumé, l'inconvénient de se bruler les poumons en moins, et a remplacé la cigarette depuis bien longtemps dans les pays nordiques.

Snus.

Pourquoi alors, me direz-vous, n'a-t-il pas été importé partout ailleurs histoire que tout le monde en profite? Plusieurs raisons : tout d'abord le rembourage de la lèvre supérieure à le don de donner un air des plus subtiles à ses très nombreux utilisateurs (qui sont donc très facilement reconnaissables également). Et surtout parce que le snus a été interdit dans toute l'union européenne pour ses propritées cancérigènes*.

Une chose que les norvégiens ne vous dirons pas est que le premier snus est comme la première cigarette en dix milles fois plus intense : la forte quantité de nicotine ingérée dilate les artères et vous laisse shaker sur votre chaise pendant les 3 heures qui suivent alors que vous tentez vainement de contrôler la qualité de cellules solaires à peine terminées (merci les gars de scancell ^^).

(*) Une clause spéciale populaire à été ajouté lors de la rentrée de la suède et la norvège dans l'AELE. Mais y faut quand même voir la vérité en face : ces deux pays ont de loin les taux de cancer du poumon les plus bas d'europe.

Bord de Fjord

Quelques photos prises lors de mes marches le long du fjord sur le chemin entre ma cabane et ScanCell ...

Autoportrait de moi par moi, les pied nus et assis sur 4 planches de bois à 10 mètres au dessus des eaux froides du fjord.

Au premier plan, des arbres. Puis ScanCell. Puis Narvik. Puis une montagne enneigée.

Mes 4 planches de bois avec vue.

Autre vue depuis les 4 planches.

Le Mont Narvikfjellet

En attendant d'aller me ballader dans les Lofotens (le groupe d'iles à l'ouest de Narvik), voilà quelques photos prises lors de la montée du mont Narvikfjellet, la montagne qui domine Narvik. J'ai pas été jusqu'au sommet cette fois-ci mais ce sera pour une prochaine fois, quand le temps sera à nouveau clément.

Vue de la route qui grimpe dans la montagne, plus ca monte et plus le cout du logement augmente.

Vue au dessus du port de Narvik.

Bunker avec vue, la montagne reste un vrai emmental (ouaip, apparement c'est pas le gruyère qui a des trous) de tranchées et de systèmes de défenses qui datent de la seconde guerre mondiale.

Avion passant au dessus du Fjord et devans la lune (pas facile à voir ici mais elle était bien là).

Un autre bunker sur le bord de la route.